26/01/2018

Quatre catégories de gens... (Ibn Taymiya)

L'imam Abou Al'Abass Ahmed ibnou 'Abdil-Halim ibnou Taimiya a dit à la fin de son livre As-siyaassa al-chari'a:

« L'objectif de celui qui veut la suprématie c'est d'être comme Pharaon, et de celui qui amasse l'argent est d'être comme Qâroune. Allah –élevé soit-Il- a mit en évidence dans Son Livre la situation de Pharaon et Qaaroune en disant –élevé soit-Il- (selon le sens rapproché) :
{ Ne parcourent-ils pas la terre, pour voir ce qu'il est advenu de ceux qui ont vécu avant eux ? Ils étaient [pourtant] plus forts qu'eux et ont laissé sur terre bien plus de vestiges. Allah les saisit pour leurs péchés et ils n'eurent point de protecteur contre Allah. } [Ghaafir, 21] et Il a dit –élevé soit-Il-: { Cette Demeure dernière, Nous la réservons à ceux qui ne recherchent, ni à s'élever sur terre, ni à y semer la corruption. Et l'heureuse fin appartient aux pieux. } [Al Qassass, 83]

Les gens sont donc en quatre catégories:
La première catégorie: ils veulent l'élévation sur les gens (la suprématie) et la corruption sur terre, et c'est une désobéissance à Allah, et eux ce sont les rois et les présidents corrupteurs, comme Pharaon et son parti, et eux ce sont les pires des créatures, Allah –élevé qu'Il est- a dit (selon le sens rapproché): { Pharaon était hautain sur terre; il répartit en clans ses habitants, afin d'abuser de la faiblesse de l'un d'eux : Il égorgeait leurs fils et laissait vivantes leurs femmes. Il était vraiment parmi les corrupteurs. } [Al Qassass: 4]
Et Mouslim a rapporté dans son Authentique selon Ibn Mas'oud –qu'Allah l'agrée- qu'il a dit : 
Le Prophète, prière d'Allah et salut sur lui, a dit : Ne rentrera pas au Paradis celui qui a dans son cœur ne serais-ce qu'un grain d'orgueil, et n'entrera pas dans le Feu celui qui a dans son cœur ne serais-ce qu'un grain de foi. Un homme dit alors: Ô Messager d'Allah: j'aime que mon vêtement soit bon et mes sandales bonnes, es que cela est de l'orgueil ? Il dit: "Non, Allah est Beau et Il aime la beauté, l'orgueil ; rejeter la vérité et rabaisser les gens.
Donc rejeter la vérité, la repousser, la renier, ainsi que rabaisser les gens, les dénigrer et les humilier; telle est la situation de ceux qui veulent l'élévation et la corruption. 

La deuxième catégorie: ceux qui veulent la corruption (fassad), sans élévation, comme les voleurs, les criminels parmi les gens les plus bas.

La troisième catégorie: ceux qui veulent l'élévation sans la corruption, comme ceux qui ont de la religion et veulent par elle être au-dessus d'autres parmi les gens.

Quant à la quatrième catégorie: ceux sont les gens du Paradis, ceux qui ne veulent ni l'élévation sur terre, ni la corruption, avec le fait qu'ils peuvent être plus élevé que d'autres, comme a dit Allah –élevé soit-Il- (selon le sens) { Ne vous laissez pas battre, ne vous affligez pas alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes (de vrais) croyants. } [All 'Imrane (3), 139] et Il a dit: { Ne faiblissez donc pas et n'appelez pas à la paix alors que vous êtes les plus hauts, qu'Allah et avec vous, et qu'Il ne vous frustrera jamais [du mérite] de vos œuvres. } [Mohammed: 35] et a dit: { c'est à Allah qu'est la puissance ainsi qu'à Son messager et aux croyants } [Al-Mounafiqoune: 8]. » 

L'imam Mohammed ibnou Salih Al'Outheymine رحمه الله a dit en commentaire :
« Si l'auteur aurait utilisait des versets plus claires que cela : Sa Parole –élevé soit-Il- { Allah élèvera en degrés ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. } [Al Moujadalah: 11 TRSV], et beaucoup de gens parmi les gens de science et de foi ont plus de place dans les cœurs que les gens de pouvoir, de renommé et d'argent, et ils sont honorés d'un honneur palpable dans les assisses; car ils ne veulent pas l'élévation, mais Allah –élevé soit-Il- a voulu cela pour eux et "celui qui fait preuve de modestie pour Allah, Allah l'élèvera" (comme a dit le Prophète –salla Allahou 'alayi wa salam-, récit rapporté par l'imam Mouslim).
Combien donc de ceux qui veulent l'élévation, n'augmentent qu'en bassesse, et combien de ceux qui ont été mis parmi les élevés ne veulent ni élévation, ni corruption. Cela car le fait de vouloir l'élévation sur les créatures est de l'injustice; car les gens sont d'une seule origine; donc que l'homme veuille être au-dessus et son semblable en bas de lui; ceci est injustice... »

Trad. AbdouSalam Abou Yahya

Qui sont les kharijites

Les kharijites; adaptation francophone du terme al khawaarij

L'imam Ahmed ibnou Taymiya رحمه الله a dit (comme nous trouvons dans Majmou' al fatawa 3/349) :

« Les premiers qui ont divisé le groupe uni des musulmans parmi les gens de l'innovation sont "les khawarij" al mariqoune. Et le récit du Prophète - صلى الله عليه وسلم - sur les khawarij est authentique de dix façons; il a été rapporté par Mouslim dans son Sahih, ainsi que Al Boukhary de plusieurs façons.
Et les compagnons du Prophète -صلى الله عليه وسلم – les ont combattus avec le chef des croyants 'Ali ibnou Abi Talib, ils n'ont donc pas divergé au sujet de leur combat…
»

Et il a dit (رحمه الله (3/279 : « Les khawarij sont les premiers à avoir rendu mécréants les musulmans; ils les excommunis (takfir) pour des pêchés. Ils rendent mécréants ceux qui divergent d'eux dans leur innovation, et rendent licite son sang et son argent. 

Telle est la situation des gens de l'innovation; ils innovent une innovation (hérésie), et ils rendent mécréants celui qui diverge d'eux sur celle-ci. Tandis que les gens de la Sounnah et du Groupe suivent le Livre et la Sounnah, ils obéissent à Allah et à Son Messager. Ils suivent donc la vérité et font miséricorde à la création.
La première innovation qui a vu le jour dans l'Islam est l'innovation des khawarij et des chiites…
»

L'adjectif "al mariqoune" qu'utilise l'imam ibnou Taïmiya peut être traduit par "hérétiques" ; dans le sens où les khawaarij sont des innovateurs, et non pas des apostats.

Il a dit (3/282) : « Et les khawaarij al mariquoune, ceux dont le Prophète - صلى الله عليه وسلم – a ordonné de les combattre, ont été combattus par le chef des croyants 'Ali ibnou Abi Talib, un des califes bien guidés (le quatrième). Les imams de la religion parmi les sahabas (compagnons du Prophète) et les tabi'ine (ceux qui les ont suivi et sont mort sur leur voie) ainsi que ceux d'après sont unanime sur le fait qu'il faut les combattre.
'Ali ibn Abi Talib, Sa'd ibn Abi Waqass et d'autres parmi les sahabas ne les ont pas rendu mécréants, mais les ont considéré musulmans avec le combat. 'Ali ne les a pas combattus jusqu’à qu'ils fassent couler le sang sacré…
»

Il a aussi dit (7/284) : « Et les imams de l'innovation (dans la religion) sont plus nuisible à la communauté que les gens des pêchés, c'est pour cela que le Prophète a ordonné de tuer les khawaarij et a interdit de combattre les gouverneurs (musulmans) injustes. »

Et il a dit (7/481) : « Et ceux-là, les khawarij ont des noms, on les nomme al harouriya car ils sont sortis d'un endroit  nommé al Harourah. Et ils sont nommé les gens de al Nahrawane car 'Ali les a combattus là bas. Et parmi eux il y a Al Ibaddiyah les suiveurs de 'AbdouLlah ibnou Abad et al Azariqa ; les suiveurs de Nafa' ibn Al Azraq, et Al Nadjadate les compagnons de Najda Al Haroury.

Ce sont les premiers à avoir rendu mécréant les gens de la Qibla (les musulmans) pour leur péché, pire; pour ce que eux voient comme étant parmi les pêchés, et ils ont rendu licite le sang des gens de la Qibla par cela. Ils sont donc comme les a décrit le Prophète -صلى الله عليه وسلم – : "Ils tuent les gens de l'Islam et délaissent les gens des idoles." (Al Boukhari et Mouslim), et ils ont rendu mécréants 'Ali ibn Abi Talib, 'Othmane ibn 'Affane et ceux qui les prennent comme alliés. Ils ont aussi tué 'Ali ibn Abi Talib en rendant licite son meurtre; 'Abde Rahman ibn Mouljame l'a tué…
»

Puis il a dit (7/484) : « Quand s'est propagé dans la communauté l'affaire des khawarij, les sahabas ont parlé contre eux, et ont rapporté du Prophète -صلى الله عليه وسلم – les récits à leur sujet. Tout comme ils ont démontré ce qu'il y a dans le Coran (Qur'an) comme réponse à eux. Ainsi, leur innovation est apparue au commun des gens. »

Ailleurs il a dit (14/269) : « Le Prophète a ordonné de combattre ceux qui combattent sur une religion corrompue parmi les gens de l'innovation comme les khawarij, et il a ordonné de patienter face à l'injustice des gouverneurs. Il a interdit de les combattre et de sortir contre eux. »
Et il a aussi dit (20/104): « Les gens de l'innovation (dans la religion) sont pire que les gens qui pêchent par désirs de par la Sounnah et le consensus (al ijma'); car le Prophète - صلى الله عليه وسلم – a ordonné de combattre les khawarij et a interdit le combat des imams de l'injustice. De même qu'il a dit au sujet de celui qui boit le vin : "ne le maudit pas car il aime Allah et son Messager." »

L'imam Abou Bakr Al Ajourry رحمه الله a rapporté dans son livre A-Chari'a, le récit du compagnon du Prophète - صلى الله عليه وسلم –; Abou Oumama rapportant que le Messager d'Allah - صلى الله عليه وسلم – a dit que les khawarij sont les chiens de l'Enfer. D'autres savants ont aussi rapporté ce hadith et il a été authentifié par l'imam Mouqbil ibnou Hadi Al Wad'i ainsi que l'imam Al Albani et l'imam Rabi' ibnou Hadi Al Madkhaly dans A-dhary'a.


Ces derniers temps, beaucoup de mensonges et d'amalgames volontaires circulent au sujet du terrorisme et du jihad, ainsi qu'au sujet du salafisme et des croyances islamiques. Voici donc quelques paroles au sujet de la secte des khawarij dits trop souvent "djihadistes".
Les khawaarij sont responsables de la mort de plusieurs milliers de musulmans partout dans le monde.
Sayyid Qoutb, Jouheymane ibou Seif Al 'Outaiby, Oussamah bin Laden, Abou Bakr Al Baghdady le pseudo calife, et ceux qui les suivent partout dans le monde, sont sur la voie et les idées de leurs prédécesseurs : 'Abd Allah ibn Wahb Al Rassiby, Nafa' ibn Al Azraq, 'Abde Rahman ibn Mouljame (le tueur d'Ali), 'Imrane ibnou Hattane et bien d'autres parmi les kharidjites qui ont fini dans la poubelle de l'Histoire.

L'imam Dja'far Al Firyaby (mort en 301) a authentiquement rapporté dans son livre du destin que l'imam Ayoub Al Sikhtyany (mort en 131) nommé l'ensemble des gens de l'innovation khawarij, et il disait : "Les khawaarij ont divergé sur le nom mais ils se sont rassemblé par l'épée."
C’est-à-dire qu'ils sont tous pour la guerre contre les musulmans et leur gouverneur.
Ils sont la secte qui est derrière le meurtre de l'imam 'Othmane ibn 'Affane et de l'imam 'Ali ibn Abi Talib.
Prenons donc garde d'un journalisme qui trompe les gens dans leur relation avec la réalité des choses. Faisons de notre mieux pour informer correctement et réellement les gens.

L'imam Wahb ibn Mounabah (34 - 110) a dit à un jeune influencé par les khawarij :
« J'ai connu le début de l'Islam. Les khawarij n'ont jamais eu d'organisation sans qu'Allah ne l'ai divisé dans la pire des situations. Et aucun d'entre eux n'a manifesté d'opinion sans qu'Allah ait fait tomber sa tête. La communauté ne s'est jamais réunie autour d'un homme des khawaarij.
Si Allah aurait donné le pouvoir aux khawarij de concrétiser leurs idées, la terre se serait corrompue, le brigandage serait apparu et le pèlerinage vers la Maison sacrée d'Allah aurait été annulé. La religion de l'Islam serait devenue préislamique…
 
» (Tarikh Dimachq de Ibn 'Assakir)

Al Wazir Yahya ibnou Houbayra (mort en 388) a dit : « le combat des khawarijs prévaut sur celui des polythéistes, et la sagesse dans cela c'est que dans le combat contre eux il y a la préservation du capital de l'Islam. Tandis que dans le combat des gens du chirk (
polythéisme) il y a la recherche du bénéfice, et la préservation du capital est prioritaire. » Fath Al Bari 12 / 301

L'imam Ibn Kathir (mort en 774, soit en 1373 G.) a décrit la façon dont les khawarijs se séparèrent de la jama'a (le groupe uni des musulmans) à son époque, comme s'il s'agissait de la nôtre :
« Ils sortirent sans compagnie, en se faufilant, afin que personne puisse les en empêcher, ils s'enfuirent de chez les pères et les mères, les oncles et les tantes, et coupèrent les liens avec la plupart de leurs proches, pensant, à cause de leur ignorance, leur manque de science et d'intelligence, que cet acte satisfait le Seigneur de la terre et des cieux, sans qu'ils sachent qu'en réalité cela fait partie des plus grands des péchés crapuleux et méfaits gravissime, et de ce qu'Ibliss (Satan) leur a embellit.

Certains réussirent à rattraper certains de leurs enfants et de leurs frères, ils les forcèrent à rentrer et les réprimandèrent, certains d'entre eux revinrent au droit chemin et s'y attachèrent, tandis que d'autres s'enfuirent à nouveau pour rejoindre les Khawarijs, ils furent perdants jusqu'au Jour de la résurrection.
»
Al Bidaya Wal Nihaya (7/287)



L’imam Mohammed ibn Salih Al ‘Uthaymine a dit : « Quant à l’avis de certains gens parmi les insolents : il ne nous est pas obligatoire l’obéissance aux autorités ; sauf s’ils empruntent complétement le droit chemin, ceci est une erreur. Et cela ne fait en rien partie de la Loi d’Allah, au contraire, ceci est la doctrine (madhab) des khawarij ceux qui veulent que leurs autorités soient dans la droiture de l’ordre d’Allah en toute chose. Ceci ne s’est pas produit depuis longtemps, les affaires ont certes changé. » Charh Riyad As-Salihine (2/425)

Egalement, une des caractéristiques des khawarij est le fait de prêter allégeance au chef de leur brigade ou à leur pseudo calife. 

Le chaykh yéménite Mohammed ibn Ghalib Al 'Umary, qu'Allah le préserve, a dit expliquant le statut de l'allégeance en Islam : 
« Cette allégeance est réservé à l'autorité, il n'est donc pas permis au musulman de prêter allégeance à autre que son autorité, que ce soit une allégeance secrète ou public, temporaire ou continuelle. 
Il n'est aussi pas permis que cette allégeance soit pour un parti, un groupe, une association, une agence, un particulier, un chaykh ou autre. 
Cette allégeance est une base légiférée qui ne peut être que pour celui à qui Allah, Sublime et élevé qu'Il est, a accordé l'autorité et c'est le gouverneur, toute allégeance pour autre que lui est invalide. » 
Qat' al khissam p. 10, 11.

Le noble chaykh Abou Mohammed Ṣalāh Kantouch Al-'Adanī (hafidhahouLlah) a dit :
« Prenez ceci comme une règle : quiconque est dans l'extrême concernant une chose, il sera laxiste concernant une autre chose.
Exemple : Les khawārij (appelé "Etat islamique" actuellement, ou "Daech" ou "Jabaht An-Nosra") étaient dans l'extrême dans les affaires liées au takfir (rendre mécréant) et ils faisaient preuve de beaucoup de laxisme quand il s'agissait de protéger le caractère sacré du sang des musulmans. »

22/01/2018

Entre l’Islam et l’arrivisme

بسم الله الرحمن الرحيم



« La fin justifie les moyens. » 
Cette phrase, dont beaucoup de gens ne savent pas vraiment ce qu’elle signifie, sert encore de socle pour une pensée vicieuse et une perversion de la politique juste.

Tout d'abord, cet adage (ou cette devise) est une règle corrompue et corruptrice du fait des généralités qu’elle englobe. En effet, si un but ou un objectif est mauvais, le moyen d’y parvenir est alors interdit, même si cela est en apparence islamique. Si un but est islamique, rien ne justifie l’utilisation d’une méthode proscrite en Islam pour y parvenir. 
Autrement dit, ce qui est bon comme but ne peut pas être obtenu par un moyen corrompu et l’homme intelligent trouve dans l’Islam tout moyen licite pour atteindre ce qu’Allah aime, gloire à Lui.

En lien avec cette règle arriviste machiavélique, il y a le proverbe malsain qui dit : « L'argent n'a pas d'odeur. » Cela impliquant que tout argent est bon à obtenir, quel que soit les moyens employés pour s'en acquérir. Mais en vérité, l'homme est responsable devant son Seigneur, y compris dans les choses matérielles.

L’agrément d’Allah, Parfait qu'Il est, ne peut être obtenu en Lui désobéissant. Ce qui doit faire bouger l’homme conscient est l’amour d’Allah, ainsi que l’espoir de Son pardon et la crainte de Lui. Tout ceci à la lumière du Livre d’Allah et de la Sounnah de Son Messager (salla Allahu ‘alayhi wa sallam) avec la compréhension des pieux prédécesseurs.

L'imâm Ibn Al-Qayyim (751 H. - 1350 G.) a dit dans « I'lam Al-Mouwaqi'in » 3/147 :
« Les objectifs ne sont atteints que par les voies et les causes qui y mènent; les voies et les causes sont donc liés, et n'existent que par leur objectif.
Ainsi, les moyens des interdits et des désobéissances sont détestés ou interdits en fonction des objectifs vers lesquels ils mènent et les relations qui les lient avec ces derniers.
De même, les moyens de l'obéissance et du rapprochement sont aimés et permis, en fonction de l'objectif vers lequel ils mènent.
Dès lors, le moyen pour atteindre l'objectif fait partie de l'objectif recherché.
Les deux sont animés par une intention : le dernier à une intention de finalité et le premier à une intention de moyen.

Si Allah interdit quelque chose qui a des voies et des moyens qui y mènent, ceux-ci deviennent illicites et interdits pour que l'interdiction soit effective et consolidée et que les frontières de cet interdit ne soient pas approchées.
Car si les moyens et les voies qui y mènent, restaient permis, cela serait contradictoire à l'interdiction et une tentation pour les âmes.
La sagesse et la science du Très-Haut ne permettent point cela. »


Le politiste italien Giovanni Sartori disait déjà en 1958 dans son livre « Théorie de la démocratie » p. 344 :
« L’arme terminologique, dans un monde toujours plus envahi et dominé par les sonneries de trompettes des moyens de communication de masses, ne permet plus de dire que les mots n’ont plus d’importance. »
En France, selon ma modeste analyse, les libéraux et capitalistes, qui ont le pouvoir de l’argent, ont profité de la sacralisation de la démocratie pour former une « arrivismocratie » et une oligarchie malsaine.
 
La démocratie n’étant, en fait, qu’une illusion qu’il faut considérer selon son origine ; un mot valise et une notion prétexte pour faire accepter l’anarchie et le terrorisme le plus abject. 
Une utopie étant "un monde inexistant et impossible", ainsi qu'une "prétention ambivalente à imaginer une réalité irréelle dans le but de la rendre réelle", on peut dire que, tout comme l’égalitarisme, la démocratie est aussi une utopie, ainsi qu'une théorie fictive et un piège intellectuel avant d’être politique.

Evidemment donc, quand il est question de vide et de tromperie, il n’est pas question d’éthique, ni de morale, ni de culture, ni de valeurs, ni de foi.
La consultation d'un peuple ou d'une communauté par le dirigeant du peuple n'est pas la démocratie.

Les conséquences de l'idéalisation de la démocratie sont une sorte de guerre civile froide pour la gloire des aristocrates et oligarques arrivistes, l’apparition de l’imposture du pluralisme, la reproduction d’une certaine « élite » arriviste sous l’adage « diviser pour mieux régner », et, l’ambition d’unir des gens qui ne peuvent jamais s’unir spirituellement et religieusement.

L'illusion de la démocratie est un système et une conspiration. Elle est le support de la politique du vide et de la guerre aux intérêts énigmatiques. Elle est le feu vert aux complots des obsédés de l'hégémonie et de la domination, les complexés de l'infériorité numérique.

Les avocats de cette illusion prétendent la complexité là où est la simplicité, et l'information là où est l'habilité à tromper.
Le rejet de cette illusion n'est pas le fruit de l'incompréhension, ni celui de la frustration, mais le fruit de l'intelligence et du bon sens.

Les jeux de mots pervers du dix-huitième siècle ont enfanté les jeux de rôles d’une politique hypocrite, avec ses laïcs à plein temps, intermittents du spectacle. Système et environnement où le mal-être est tabou, ce mal-être ayant pour origine l’insoumission à Allah (glorifié et élevé qu’Il est), la rébellion envers Lui, Sa Loi et Ses Messagers. 

Face à l'ignorance, l'Islam n'est pas une science-fiction. Il n'y a, dans le message d'Allah, ni mystification, ni confusion, ni ambiguïté, ni équivoque.

Pour enrayer le recyclage du faux et son emprise, il faut implorer l'aide d'Allah, Celui qui a mis dans les hommes le besoin de justice. L'Islam n'est ni la fuite de la vie, ni le mépris de la sensibilité, ni la haine du plaisir. L’avènement de l'Islam comme foi et mode de vie n’annonce en rien la dictature, ni la théocratie, ni la théodémocratie, mais plutôt le crépuscule de la médiocratie et de l'hypocrisie sous toutes ses formes.

Ecrit par AbdouSalam Abou Yahya
Fin du mois de Mouharam 1441